LA VESTE NOIRE
Roxane s'achète une veste noire qui renferme un mystère. Point de départ d'une dangereuse enquête qui va déboucher sur une grave découverte.
« - Tiens, il y a quelque chose dans la doublure.
Roxane palpe encore. Oui, pas de doute. Elle veut savoir. Elle sort rapidement de sa chambre, file dans le salon, ouvre un tiroir et prend une paire de ciseaux. Elle allume sa lampe de bureau, pose la veste sur le bois clair. Oublie la pluie qui bat contre les vitres. Les points sont très serrés. Ne pas couper dans la doublure.
Roxane se concentre.
- C'est peut-être vraiment une veste magique ?
Roxane a défait la couture sur six centimètres. Encore deux ou trois. Voilà. Ses doigts se faufilent à travers les tissus, touchent un papier, le retirent.
- Un papier... avec un message ! »
(Montréal, Hurtubise HMH, 2001 ; Paris, Clé international, 2005 ; récit pour les 9-13 ans)
16-1 = 14
Une classe de quatrième secondaire, à Stavelot, est lauréate d’un concours littéraire. Le prix ? Un voyage à Montréal ! Mais dès le premier jour là-bas, Airelle, une élève, disparaît…
« Dans son 4 étoiles, Guillaumin n’arrive pas à se réchauffer. Malgré les quatre couvertures. Rien à faire. L’image du manteau vert s’abat sur lui, brutalement, toutes les dix secondes. Et les questions ! Comme des coups de massue. Pourquoi ? Pourquoi Airelle a-t-elle déposé son vêtement dans cette boutique de seconde main ? Est-ce elle qui l’a mis en dépôt ? Pourquoi ? Qui ? On ne se débarrasse pas d’un manteau comme ça !
Et dans cette froidure ! Et lui ! Il a agi d’une manière débile ! Il aurait dû, il aurait dû…
Mais des questions plus noires, plus sournoises viennent s’insinuer en lui. Et s’il était arrivé quelque chose à Airelle ? Si on l’avait attaquée… agressée… volée… détroussée… Si on avait revendu ses vêtements ? Et sa valise rose ?
Il est en nage, soudain. Il ruisselle de transpiration. Des phrases se cognent dans sa pauvre tête migraineuse. Une preuve, ce manteau ? Une preuve qu’Airelle est à Québec ? Est venue jusqu’à Québec ? Ce n’est même pas sûr.
Ensuite c’est le dernier coup de massue. « Si Airelle m’a caché son projet, c’est qu’elle l’avait décidé ainsi. Et moi qui suis à ses trousses comme un chien… »
Guillaumin claque des dents. Soudain il croit entendre un bruit. Un cliquetis métallique ? Oui, ça se précise. Il retient son souffle. On dirait des pièces de monnaie qui s’entrechoquent. Ou un trousseau de clés ? Un gardien de sécurité ? Il perçoit des froissements : des pas sur le tapis du couloir ?
Les pas se rapprochent. On va peut-être ouvrir la porte de la réserve à linge, on va le débusquer… Ou on va fermer la porte à double tour !
Son cœur bat tellement qu’il ne capte plus rien.
Nuit blanche, mais gratuite, au Château Frontenac. Voyage blanc. »
(Namur, Mijade, 2007 ; roman pour les 12-16 ans)
TROP MOCHE POUR TOI
Vacances très mouvementées en Turquie pour Pervenche, ado plutôt dépressive et Zoa, sa grand-mère plutôt déjantée…
« Je fonce dans la salle de bain, j’allume, je me plante devant le miroir du lavabo, mes mains agrippent l’émail, je fixe mon reflet, la séance peut commencer.
- Boudine, boudin de second choix, boudin soldé, boudin gonflé de graisse, saucisse, saucisse bon marché, sans fines herbes, saucisse qui éclate dans la poêle, graisse projetée partout, explosion de graisse sur la riviera turque, allez, rigole, éléphante aux yeux de cabillaud, grands yeux bêtes et flottants, festival de bourrelets, peau flasque, plat de nouilles, bouffeuse de manons pourris, paire de cuisses monstrueuses, tout ça à cuire dans une poêle gigantesque, et ton prénom ridicule, Pervenche, la cerise sur le gâteau moisi, pas possible ce prénom, ton sourire se tord, grimace de sorcière, tu ne sais même plus sourire, et ces doigts boudinés, si courts et boudinés, un vrai repoussoir cette fille, d’ailleurs le miroir s’éloigne et fout le camp, plus de miroir, plus que cent bourrelets qui remuent mollement.
Je ris, je pleure, je m’écroule sur mon lit. »
(Namur, Mijade, 2007, roman pour les 12-16 ans)
SOURIEZ, VOUS VIEILLISSEZ !
Monologue drôle et grave de Mirabelle, qui fête le printemps et ses printemps de 45 à 62 ans.
« À ma gauche, la jeunesse.
À ma droite, l’abîme de la vieillesse.
Et moi, entre les deux.
Comment bien vivre cet entre-deux ?
Comment bien vivre ce processus irréversible ?
Comment font les autres ?
Comment vivre ça ?
Comment bien vivre ça ?
Comment le vivre sereinement ?
Comment accepter l’entrée dans le ramollissement ?
Et où puiser la force de bien vivre cela ?
Et comment continuer à s’aimer ?
Comment aimer cette peau qui se chiffonne ?
Et comment survivre aux vertiges ?
Celui-ci : Peut-être les dernières nuits brûlantes de ma vie ?
Et à partir de quand n’est-on plus désirable ? Où est la frontière ?
Et comment vivre quand on n’est plus désirable ? »
(Erezée, Memory Press, 2007; monologue théâtral)
PLUS RIEN À PERDRE !
La rencontre incongrue entre une bourgeoise et une vagabonde qui vient squatter sa pelouse.
« Octavie - J'ai perdu... mon... cli...
La vagabonde - Clitandre.
Octavie - J'ai perdu... mon... cli... toris.
(Un silence.)
La vagabonde - Tu l'as coupé avec ton sécateur ?
Octavie - Non.
La vagabonde - Ce n'est donc pas une autoexcision. Tu veux qu'on le cherche ? Il est peut-être tombé dans l'herbe...
Comme les perles.
Octavie - Pas la peine.
La vagabonde - Mais c'est un objet précieux !
Octavie - Il s'est dissous. Il s'est desséché avec le temps. Il est devenu rien. Néant. Mort.
La vagabonde - Alors ça exclut toute idée de funérailles ?
Octavie - Oui.
La vagabonde - Il reste l'armoire.
Octavie - Oui. »
(Bruxelles, Maelström, bookleg, 2009, théâtre)
PAPILLON MORTEL
Edwige, la baroudeuse et reporter planétaire, sort d'une étrange torpeur et réalise peu à peu qu'elle est séquestrée. Mais cette séquestration physique n'est rien par rapport à une séquestration plus intérieure.
« Une marée de fatigue s'abat sur moi. Je m'écroule sur le matelas. Fatiguée alors que je suis une championne de l'inactivité !
Et je sombre, lourdement.
Mais quelque chose me réveille. J'ai senti des pressions sur mes yeux. Encore eux. On a dû m'appliquer de nouvelles compresses.
Il fait gris foncé en moi. Dans ma nuit. Mes paupières frémissent soudain... un léger mouvement... Une forme qui tremble, des formes qui tremblotent, des formes plus claires, blanchâtres, volatiles ces formes, elles volètent, elles dansent fébrilement sur l'écran, ah non ! pas cela, plus jamais, je me tords, je grimace, je hurle, plus jamais ça, le... non, je l'avais exterminé celui-là, tué à tout jamais, non, il ne va pas revenir, je vais en mourir, non, pas ce spectre, je hurle, je hurle NON, tout mon être se câbre, je le rejette de toutes mes forces, mes pauvres forces, non, pas lui, tout sauf lui, le... ce papillon infernal, le papillon spectral...
Si je dois, en plus, me battre contre lui, alors oui, je vais crever.
Le gardien numéro 3 la regarde, ahuri. C'est quoi, ce spectacle ? Ou cette crise ? Voilà qu'elle tombe de sa caisse d'oranges, elle se roule par terre comme une folle. Une malade mentale ? Il est fasciné. Il est gagné par cette extrême violence intérieure.
Il en oublie d'intervenir. De sévir.
Il l'a appelée « la femme mystérieuse ».
Comme un serpent qu'elle est. Un serpent tué à mort mais qui lutte, qui se débat, là à terre, comme un diable.
Les femmes occidentales sont franchement bizarres. Pour ne pas dire cinglées. »
(Avin, Luce Wilquin, 2010, roman)
22 ASTUCES POUR UNE VIE PLUS MAGIQUE
Envie que votre vie soit plus légère ? Plus intense ? Plus lumineuse ? Plus passionnante ?
Désir d'une société plus fraîche et plus humaine ?
Ce petit livre vous propose une visualisation, une concrétisation de votre vie. Car les 22 astuces, ces 22 suggestions vont devenir 22 objets que vous allez disposer sur un support choisi. Et vous aurez ainsi sous les yeux la maquette de votre existence.
Les illustrations de Martine Souren vous fourniront des idées.
L'ensemble baigne dans un esprit malicieux et consistant à la fois.
Quelques exemples de chapitres :
"Une peluche ou comment transformer ma vie affective en fourrure"
"Une araignée ou comment amadouer mes peurs"
"Une comète ou comment déclencher mes folies"
"Un caillou ou comment réagir aux coups durs"
"Une plume ou comment alléger mon existence"
"Une photo de mes yeux ou comment apprendre qui je suis"
"Une poupée ou comment faire de mon corps un compagnon"
(Bruxelles, Maelström, CompAct, 2011, essai)
Roxane s'achète une veste noire qui renferme un mystère. Point de départ d'une dangereuse enquête qui va déboucher sur une grave découverte.
« - Tiens, il y a quelque chose dans la doublure.
Roxane palpe encore. Oui, pas de doute. Elle veut savoir. Elle sort rapidement de sa chambre, file dans le salon, ouvre un tiroir et prend une paire de ciseaux. Elle allume sa lampe de bureau, pose la veste sur le bois clair. Oublie la pluie qui bat contre les vitres. Les points sont très serrés. Ne pas couper dans la doublure.
Roxane se concentre.
- C'est peut-être vraiment une veste magique ?
Roxane a défait la couture sur six centimètres. Encore deux ou trois. Voilà. Ses doigts se faufilent à travers les tissus, touchent un papier, le retirent.
- Un papier... avec un message ! »
(Montréal, Hurtubise HMH, 2001 ; Paris, Clé international, 2005 ; récit pour les 9-13 ans)
16-1 = 14
Une classe de quatrième secondaire, à Stavelot, est lauréate d’un concours littéraire. Le prix ? Un voyage à Montréal ! Mais dès le premier jour là-bas, Airelle, une élève, disparaît…
« Dans son 4 étoiles, Guillaumin n’arrive pas à se réchauffer. Malgré les quatre couvertures. Rien à faire. L’image du manteau vert s’abat sur lui, brutalement, toutes les dix secondes. Et les questions ! Comme des coups de massue. Pourquoi ? Pourquoi Airelle a-t-elle déposé son vêtement dans cette boutique de seconde main ? Est-ce elle qui l’a mis en dépôt ? Pourquoi ? Qui ? On ne se débarrasse pas d’un manteau comme ça !
Et dans cette froidure ! Et lui ! Il a agi d’une manière débile ! Il aurait dû, il aurait dû…
Mais des questions plus noires, plus sournoises viennent s’insinuer en lui. Et s’il était arrivé quelque chose à Airelle ? Si on l’avait attaquée… agressée… volée… détroussée… Si on avait revendu ses vêtements ? Et sa valise rose ?
Il est en nage, soudain. Il ruisselle de transpiration. Des phrases se cognent dans sa pauvre tête migraineuse. Une preuve, ce manteau ? Une preuve qu’Airelle est à Québec ? Est venue jusqu’à Québec ? Ce n’est même pas sûr.
Ensuite c’est le dernier coup de massue. « Si Airelle m’a caché son projet, c’est qu’elle l’avait décidé ainsi. Et moi qui suis à ses trousses comme un chien… »
Guillaumin claque des dents. Soudain il croit entendre un bruit. Un cliquetis métallique ? Oui, ça se précise. Il retient son souffle. On dirait des pièces de monnaie qui s’entrechoquent. Ou un trousseau de clés ? Un gardien de sécurité ? Il perçoit des froissements : des pas sur le tapis du couloir ?
Les pas se rapprochent. On va peut-être ouvrir la porte de la réserve à linge, on va le débusquer… Ou on va fermer la porte à double tour !
Son cœur bat tellement qu’il ne capte plus rien.
Nuit blanche, mais gratuite, au Château Frontenac. Voyage blanc. »
(Namur, Mijade, 2007 ; roman pour les 12-16 ans)
TROP MOCHE POUR TOI
Vacances très mouvementées en Turquie pour Pervenche, ado plutôt dépressive et Zoa, sa grand-mère plutôt déjantée…
« Je fonce dans la salle de bain, j’allume, je me plante devant le miroir du lavabo, mes mains agrippent l’émail, je fixe mon reflet, la séance peut commencer.
- Boudine, boudin de second choix, boudin soldé, boudin gonflé de graisse, saucisse, saucisse bon marché, sans fines herbes, saucisse qui éclate dans la poêle, graisse projetée partout, explosion de graisse sur la riviera turque, allez, rigole, éléphante aux yeux de cabillaud, grands yeux bêtes et flottants, festival de bourrelets, peau flasque, plat de nouilles, bouffeuse de manons pourris, paire de cuisses monstrueuses, tout ça à cuire dans une poêle gigantesque, et ton prénom ridicule, Pervenche, la cerise sur le gâteau moisi, pas possible ce prénom, ton sourire se tord, grimace de sorcière, tu ne sais même plus sourire, et ces doigts boudinés, si courts et boudinés, un vrai repoussoir cette fille, d’ailleurs le miroir s’éloigne et fout le camp, plus de miroir, plus que cent bourrelets qui remuent mollement.
Je ris, je pleure, je m’écroule sur mon lit. »
(Namur, Mijade, 2007, roman pour les 12-16 ans)
SOURIEZ, VOUS VIEILLISSEZ !
Monologue drôle et grave de Mirabelle, qui fête le printemps et ses printemps de 45 à 62 ans.
« À ma gauche, la jeunesse.
À ma droite, l’abîme de la vieillesse.
Et moi, entre les deux.
Comment bien vivre cet entre-deux ?
Comment bien vivre ce processus irréversible ?
Comment font les autres ?
Comment vivre ça ?
Comment bien vivre ça ?
Comment le vivre sereinement ?
Comment accepter l’entrée dans le ramollissement ?
Et où puiser la force de bien vivre cela ?
Et comment continuer à s’aimer ?
Comment aimer cette peau qui se chiffonne ?
Et comment survivre aux vertiges ?
Celui-ci : Peut-être les dernières nuits brûlantes de ma vie ?
Et à partir de quand n’est-on plus désirable ? Où est la frontière ?
Et comment vivre quand on n’est plus désirable ? »
(Erezée, Memory Press, 2007; monologue théâtral)
PLUS RIEN À PERDRE !
La rencontre incongrue entre une bourgeoise et une vagabonde qui vient squatter sa pelouse.
« Octavie - J'ai perdu... mon... cli...
La vagabonde - Clitandre.
Octavie - J'ai perdu... mon... cli... toris.
(Un silence.)
La vagabonde - Tu l'as coupé avec ton sécateur ?
Octavie - Non.
La vagabonde - Ce n'est donc pas une autoexcision. Tu veux qu'on le cherche ? Il est peut-être tombé dans l'herbe...
Comme les perles.
Octavie - Pas la peine.
La vagabonde - Mais c'est un objet précieux !
Octavie - Il s'est dissous. Il s'est desséché avec le temps. Il est devenu rien. Néant. Mort.
La vagabonde - Alors ça exclut toute idée de funérailles ?
Octavie - Oui.
La vagabonde - Il reste l'armoire.
Octavie - Oui. »
(Bruxelles, Maelström, bookleg, 2009, théâtre)
PAPILLON MORTEL
Edwige, la baroudeuse et reporter planétaire, sort d'une étrange torpeur et réalise peu à peu qu'elle est séquestrée. Mais cette séquestration physique n'est rien par rapport à une séquestration plus intérieure.
« Une marée de fatigue s'abat sur moi. Je m'écroule sur le matelas. Fatiguée alors que je suis une championne de l'inactivité !
Et je sombre, lourdement.
Mais quelque chose me réveille. J'ai senti des pressions sur mes yeux. Encore eux. On a dû m'appliquer de nouvelles compresses.
Il fait gris foncé en moi. Dans ma nuit. Mes paupières frémissent soudain... un léger mouvement... Une forme qui tremble, des formes qui tremblotent, des formes plus claires, blanchâtres, volatiles ces formes, elles volètent, elles dansent fébrilement sur l'écran, ah non ! pas cela, plus jamais, je me tords, je grimace, je hurle, plus jamais ça, le... non, je l'avais exterminé celui-là, tué à tout jamais, non, il ne va pas revenir, je vais en mourir, non, pas ce spectre, je hurle, je hurle NON, tout mon être se câbre, je le rejette de toutes mes forces, mes pauvres forces, non, pas lui, tout sauf lui, le... ce papillon infernal, le papillon spectral...
Si je dois, en plus, me battre contre lui, alors oui, je vais crever.
Le gardien numéro 3 la regarde, ahuri. C'est quoi, ce spectacle ? Ou cette crise ? Voilà qu'elle tombe de sa caisse d'oranges, elle se roule par terre comme une folle. Une malade mentale ? Il est fasciné. Il est gagné par cette extrême violence intérieure.
Il en oublie d'intervenir. De sévir.
Il l'a appelée « la femme mystérieuse ».
Comme un serpent qu'elle est. Un serpent tué à mort mais qui lutte, qui se débat, là à terre, comme un diable.
Les femmes occidentales sont franchement bizarres. Pour ne pas dire cinglées. »
(Avin, Luce Wilquin, 2010, roman)
22 ASTUCES POUR UNE VIE PLUS MAGIQUE
Envie que votre vie soit plus légère ? Plus intense ? Plus lumineuse ? Plus passionnante ?
Désir d'une société plus fraîche et plus humaine ?
Ce petit livre vous propose une visualisation, une concrétisation de votre vie. Car les 22 astuces, ces 22 suggestions vont devenir 22 objets que vous allez disposer sur un support choisi. Et vous aurez ainsi sous les yeux la maquette de votre existence.
Les illustrations de Martine Souren vous fourniront des idées.
L'ensemble baigne dans un esprit malicieux et consistant à la fois.
Quelques exemples de chapitres :
"Une peluche ou comment transformer ma vie affective en fourrure"
"Une araignée ou comment amadouer mes peurs"
"Une comète ou comment déclencher mes folies"
"Un caillou ou comment réagir aux coups durs"
"Une plume ou comment alléger mon existence"
"Une photo de mes yeux ou comment apprendre qui je suis"
"Une poupée ou comment faire de mon corps un compagnon"
(Bruxelles, Maelström, CompAct, 2011, essai)
UN ÉTÉ ROUGE SANG
Glycine et Cyril, jumeaux de 17 ans, découvrent la villa provençale louée sur internet : une baraque ! Pas grave du tout par rapport à ces ombres, ces mystères qui vont s'épaissir... Plus des signes d'intrusion dans la bicoque, signes de plus en plus inquiétants et même terrorisants...
« Clé enfoncée dans la serrure, double tour, lumière allumée et ils pénètrent dans le living. Une odeur âcre les accueille. Et sur la table, en plein coeur de la table, une poupée. Le spectacle les cloue sur place. Car la grande poupée a la moitié des cheveux calcinés, elle a des taches noirâtres sur les bras, les jambes... Des taches rondes... Des brûlures de cigarette. Et dans le cou aussi, et sur le front, les joues, sur les cuisses... et juste à côté, une assiette qui déborde de mégots. La poupée gît sur le dos, les bras écartés, les yeux agrandis par le supplice. Les jumeaux sont muets, paralysés, tétanisés. L'odeur âcre les submerge, les assomme, odeur de mort.
Ils restent ainsi longtemps, très longtemps, comme morts eux aussi. Rivés à l'objet torturé.
Et attentifs au moindre bruit dans la maison.
Car l'intrus est peut-être toujours là... L'intrus qui possède la clé. À présent, c'est une certitude. »
(Charleroi, Éditions du Chemin, 2013, roman)
Glycine et Cyril, jumeaux de 17 ans, découvrent la villa provençale louée sur internet : une baraque ! Pas grave du tout par rapport à ces ombres, ces mystères qui vont s'épaissir... Plus des signes d'intrusion dans la bicoque, signes de plus en plus inquiétants et même terrorisants...
« Clé enfoncée dans la serrure, double tour, lumière allumée et ils pénètrent dans le living. Une odeur âcre les accueille. Et sur la table, en plein coeur de la table, une poupée. Le spectacle les cloue sur place. Car la grande poupée a la moitié des cheveux calcinés, elle a des taches noirâtres sur les bras, les jambes... Des taches rondes... Des brûlures de cigarette. Et dans le cou aussi, et sur le front, les joues, sur les cuisses... et juste à côté, une assiette qui déborde de mégots. La poupée gît sur le dos, les bras écartés, les yeux agrandis par le supplice. Les jumeaux sont muets, paralysés, tétanisés. L'odeur âcre les submerge, les assomme, odeur de mort.
Ils restent ainsi longtemps, très longtemps, comme morts eux aussi. Rivés à l'objet torturé.
Et attentifs au moindre bruit dans la maison.
Car l'intrus est peut-être toujours là... L'intrus qui possède la clé. À présent, c'est une certitude. »
(Charleroi, Éditions du Chemin, 2013, roman)
MITEUX ET MAGNIFIQUES
24 nouvelles qui forment un romanouvelles ! Car on croise et recroise pas mal de personnages sur les rives du canal, à Bruxelles.
Un festival de destins qui culbutent et culminent.
« - Regarde ! C'est extraordinaire !
- Quoi donc ?
- Cette pyramide de ferraille ! C'est d'une beauté...
- Euh... c'est plutôt...
- D'une beauté extrême.
- Non, c'est sinistre.
- C'est fascinant.
- Franchement horrible.
- Ces voitures, ces poutrelles, ces camionnettes... Tout cet enchevêtrement subtil... Toutes ces choses qui ont vécu et qui vont gentiment mourir.
- Oh, Paméla, s'il te plaît...
- Comme nous tous. Comme le germe que je porte dans ma chair. Je porte la vie et je porte la mort.
Hadrien a lâché brutalement le corps de sa compagne. Il pâlit. Déteste tout à coup ce vent qui fouette son visage.
- Dis, mon amour infini, tu voudrais d'une vie immortelle ? Moi j'aime tellement notre finitude. Et du coup notre intensité.
Oh, regarde ! Fabuleux !
Hadrien rouvre les yeux et découvre une montagne de trams jaunes.
- Sinistre, sinistre, bafouille-t-il dans un vertige.
- Oh, je rêve d'escalader cette sculpture gigantesque... juste avant sa mort sereine... »
(Miteux et magnifiques, M.E.O., 2014)
24 nouvelles qui forment un romanouvelles ! Car on croise et recroise pas mal de personnages sur les rives du canal, à Bruxelles.
Un festival de destins qui culbutent et culminent.
« - Regarde ! C'est extraordinaire !
- Quoi donc ?
- Cette pyramide de ferraille ! C'est d'une beauté...
- Euh... c'est plutôt...
- D'une beauté extrême.
- Non, c'est sinistre.
- C'est fascinant.
- Franchement horrible.
- Ces voitures, ces poutrelles, ces camionnettes... Tout cet enchevêtrement subtil... Toutes ces choses qui ont vécu et qui vont gentiment mourir.
- Oh, Paméla, s'il te plaît...
- Comme nous tous. Comme le germe que je porte dans ma chair. Je porte la vie et je porte la mort.
Hadrien a lâché brutalement le corps de sa compagne. Il pâlit. Déteste tout à coup ce vent qui fouette son visage.
- Dis, mon amour infini, tu voudrais d'une vie immortelle ? Moi j'aime tellement notre finitude. Et du coup notre intensité.
Oh, regarde ! Fabuleux !
Hadrien rouvre les yeux et découvre une montagne de trams jaunes.
- Sinistre, sinistre, bafouille-t-il dans un vertige.
- Oh, je rêve d'escalader cette sculpture gigantesque... juste avant sa mort sereine... »
(Miteux et magnifiques, M.E.O., 2014)
HÔTEL DE LA MER SENSUELLE
Le lecteur est invité à entrouvrir la porte des quatorze chambres, et cela à trois reprises. Il y découvrira des scènes tendres, fantasques, déjantées, osées, pathétiques, délirantes.
Chambre 10
- Maman ? Ne t'inquiète pas ! Tu es bien arrivée ? J'ai toujours peur que... Dis, je ne pourrai pas venir ce soir comme prévu...
C'est vraiment dommage...
Eulalie éteint son téléphone portable. Formidable ! Liberté totale d'ici demain après-midi ! Et elle se précipite vers la salle de bain, fait valser ses vêtements et s'offre déjà au jet très chaud de la douche. D'abord sur son visage, elle adore être éclaboussée, sur sa tignasse, dans son cou, longuement, puis c'est le moment de reprendre son jeu des amants, le jet sur ses seins, Adalbert, Ambroise, le jet sur son dos puis retour brusque au creux des seins, Bartholomé, Benoît, Basile, Baptiste, elle oublie les autres B et s'énerve un peu, augmente la puissance du jet et reprend le jeu, Constant, Conrad, Charly, Charlemagne... Charlemagne ?... Constantin le Grec, l'eau chaude est braquée sur ses hanches, puis sur ses cuisses, puis au bas des fesses, Damien, Dorian, Dorothée, Donatien, Désiré et tout à coup elle éclate de rire en pensant à sa fille qui jamais n'a pu accepter cet allègre défilé d'amants, et si elle lui annonçait sa dernière décision, un nouvel amant pour ses quatre-vingt cinq ans, un amant bien alerte, elle va le dénicher, elle le sait pertinemment, elle rigole dans sa cabine, elle ondule puis écarte un peu les jambes, darde le jet sur son pubis, puis sur les lèvres secrètes, longuement, accroît encore la puissance, baisse les paupières, relève la tête et remercie la vie.
(Hôtel de la mer sensuelle, Avant-Propos, 2015)
Chambre 10
- Maman ? Ne t'inquiète pas ! Tu es bien arrivée ? J'ai toujours peur que... Dis, je ne pourrai pas venir ce soir comme prévu...
C'est vraiment dommage...
Eulalie éteint son téléphone portable. Formidable ! Liberté totale d'ici demain après-midi ! Et elle se précipite vers la salle de bain, fait valser ses vêtements et s'offre déjà au jet très chaud de la douche. D'abord sur son visage, elle adore être éclaboussée, sur sa tignasse, dans son cou, longuement, puis c'est le moment de reprendre son jeu des amants, le jet sur ses seins, Adalbert, Ambroise, le jet sur son dos puis retour brusque au creux des seins, Bartholomé, Benoît, Basile, Baptiste, elle oublie les autres B et s'énerve un peu, augmente la puissance du jet et reprend le jeu, Constant, Conrad, Charly, Charlemagne... Charlemagne ?... Constantin le Grec, l'eau chaude est braquée sur ses hanches, puis sur ses cuisses, puis au bas des fesses, Damien, Dorian, Dorothée, Donatien, Désiré et tout à coup elle éclate de rire en pensant à sa fille qui jamais n'a pu accepter cet allègre défilé d'amants, et si elle lui annonçait sa dernière décision, un nouvel amant pour ses quatre-vingt cinq ans, un amant bien alerte, elle va le dénicher, elle le sait pertinemment, elle rigole dans sa cabine, elle ondule puis écarte un peu les jambes, darde le jet sur son pubis, puis sur les lèvres secrètes, longuement, accroît encore la puissance, baisse les paupières, relève la tête et remercie la vie.
(Hôtel de la mer sensuelle, Avant-Propos, 2015)
LA NACELLE TURQUOISE
Trois longues nouvelles sur le thème de l'apprivoisement. Et à chaque fois, deux personnages... fameusement différents.
– Je…
– J'aime…
– J'aime le bourgogne…
– J'aime les bars.
– J'aime les couleurs.
– J'aime les inconnues.
– Pas tout à fait inconnues.
– J'aime boire avec…
– Avec… toi.
– Mes mains tremblent un peu.
– Les miennes aussi.
– J'aime ta tignasse incroyable.
– Je n'aime pas…
– Mon crâne rasé.
– On… on en reparlera.
– J'aime la nuit.
– J'aime le soir.
– J'aime les déconnages.
– J'aime faire des conneries.
(Bruxelles, M.E.O. 2016, nouvelles)
– Je…
– J'aime…
– J'aime le bourgogne…
– J'aime les bars.
– J'aime les couleurs.
– J'aime les inconnues.
– Pas tout à fait inconnues.
– J'aime boire avec…
– Avec… toi.
– Mes mains tremblent un peu.
– Les miennes aussi.
– J'aime ta tignasse incroyable.
– Je n'aime pas…
– Mon crâne rasé.
– On… on en reparlera.
– J'aime la nuit.
– J'aime le soir.
– J'aime les déconnages.
– J'aime faire des conneries.
(Bruxelles, M.E.O. 2016, nouvelles)
Lecture d'un extrait de 'La nacelle turquoise' par Evelyne Wilwerth sur le site de 'SonaLitté'.
N'OUBLIONS JAMAIS LES CARESSES
21 juin. Une place en demi-cercle. Chaleur étouffante, circulation de plus en plus chaotique. Début de folie cosmique ?
Lausanne est l'un des personnages.
"Et le ciel ! Étrange. Le bleu insolent se charge, devient malade, plombé, semble virer au grisâtre. La moiteur est de plus en plus collante. Et là en bas, le cirque de ces engins conçus pour le mouvement… Monde un rien congestionné ! Début d’asphyxie ? Signes précurseurs de dérèglements divers? Oui, intéressant, vraiment. On pourrait même songer à un désordre de grande ampleur. Qui pourrait mener, voyons à longue échéance, à une extinction de cette minuscule planète. Passionnant. Mais je me retourne. Je franchis la terrasse brûlante et je m’immobilise. Devant moi, juste en face de moi, une sculpture. Une sculpture vivante. Un choc de beauté. Elle. Elle de dos, campée devant le miroir de la salle de bain, elle cambrée, merveilleuse cambrure accentuée par le port de talons effilés, et par cette large ceinture fuchsia et par le bras droit maintenant le sèche-cheveux, ces quelques éléments pour décorer, pour mettre en évidence sa nudité parfaite et provocante."
(Bruxelles, M.E.O., 2017, roman)
Lausanne est l'un des personnages.
"Et le ciel ! Étrange. Le bleu insolent se charge, devient malade, plombé, semble virer au grisâtre. La moiteur est de plus en plus collante. Et là en bas, le cirque de ces engins conçus pour le mouvement… Monde un rien congestionné ! Début d’asphyxie ? Signes précurseurs de dérèglements divers? Oui, intéressant, vraiment. On pourrait même songer à un désordre de grande ampleur. Qui pourrait mener, voyons à longue échéance, à une extinction de cette minuscule planète. Passionnant. Mais je me retourne. Je franchis la terrasse brûlante et je m’immobilise. Devant moi, juste en face de moi, une sculpture. Une sculpture vivante. Un choc de beauté. Elle. Elle de dos, campée devant le miroir de la salle de bain, elle cambrée, merveilleuse cambrure accentuée par le port de talons effilés, et par cette large ceinture fuchsia et par le bras droit maintenant le sèche-cheveux, ces quelques éléments pour décorer, pour mettre en évidence sa nudité parfaite et provocante."
(Bruxelles, M.E.O., 2017, roman)
LA CHAMBRE 3
Nadège la mal foutue atterrit dans un logement miteux. Plus qu'à pourrir sur place jusqu'à la mort ! Mais...
« 15 mai. Nadège est à son poste d'observation, dissimulée sous son mince rideau. Cet hôtel est devenu sa télévision, jour et nuit. Elle guette les entrées et sorties des clients, du personnel.
Puis, surtout, elle a approfondi la chambre tout en face de chez elle. Quand les tentures n'étaient pas fermées bien sûr.
Elle a découvert, avec ahurissement, que la forme blanche est en fait une baignoire, baignoire d'époque aux formes ondulées.
Elle a assisté, le feu aux joues, à deux scènes plutôt chaudes. Un couple mixte. Et un couple masculin. Elle a réalisé qu'elle n'avait, elle, rien vécu. Ou si peu. Le néant.
Mais cette nuit, pas de spectacle sans doute. Car le client, en costume cravate, a fermé consciencieusement rideaux et tentures. »
(Bruxelles, Lamiroy, 2018 ; nouvelle)
Nadège la mal foutue atterrit dans un logement miteux. Plus qu'à pourrir sur place jusqu'à la mort ! Mais...
« 15 mai. Nadège est à son poste d'observation, dissimulée sous son mince rideau. Cet hôtel est devenu sa télévision, jour et nuit. Elle guette les entrées et sorties des clients, du personnel.
Puis, surtout, elle a approfondi la chambre tout en face de chez elle. Quand les tentures n'étaient pas fermées bien sûr.
Elle a découvert, avec ahurissement, que la forme blanche est en fait une baignoire, baignoire d'époque aux formes ondulées.
Elle a assisté, le feu aux joues, à deux scènes plutôt chaudes. Un couple mixte. Et un couple masculin. Elle a réalisé qu'elle n'avait, elle, rien vécu. Ou si peu. Le néant.
Mais cette nuit, pas de spectacle sans doute. Car le client, en costume cravate, a fermé consciencieusement rideaux et tentures. »
(Bruxelles, Lamiroy, 2018 ; nouvelle)
TIGNASSE ÉTOILE
On bondit dans la vie de Jacinthe un peu avant ses huit ans. Et on la suivra jusqu'à ses vingt-cinq ans.
« Pas envie d'aller à l'école. Vraiment pas. Alors je crache sur le miroir.
Et ça provoque du scribouillage sur mon nez.
Puis sur ma bouche.
Je commence à m'amuser.
Je deviens une sorcière. Au moins une demi.
Qui crache plus fort encore.
Crac, sur mes cheveux.
Maman, elle les appelle 'Ta brousse. Ta forêt infernale.'
C'est vrai. Avec plein d'arbres, de branches, de feuilles, de noeuds et de nids. Tout cela emmêlé.
Maman m'appelle 'sorcière'. Quand elle dit ce mot, sa langue siffle comme un serpent.
Papa, il me chuchote parfois 'tignasse'. Mais ses yeux pétillent.
Donc pas d'école aujourd'hui.
Et je vais m'offrir une magnifique connerie ! »
(Bruxelles, M.E.O., 2019 ; roman)
On bondit dans la vie de Jacinthe un peu avant ses huit ans. Et on la suivra jusqu'à ses vingt-cinq ans.
« Pas envie d'aller à l'école. Vraiment pas. Alors je crache sur le miroir.
Et ça provoque du scribouillage sur mon nez.
Puis sur ma bouche.
Je commence à m'amuser.
Je deviens une sorcière. Au moins une demi.
Qui crache plus fort encore.
Crac, sur mes cheveux.
Maman, elle les appelle 'Ta brousse. Ta forêt infernale.'
C'est vrai. Avec plein d'arbres, de branches, de feuilles, de noeuds et de nids. Tout cela emmêlé.
Maman m'appelle 'sorcière'. Quand elle dit ce mot, sa langue siffle comme un serpent.
Papa, il me chuchote parfois 'tignasse'. Mais ses yeux pétillent.
Donc pas d'école aujourd'hui.
Et je vais m'offrir une magnifique connerie ! »
(Bruxelles, M.E.O., 2019 ; roman)
NUIT SORCIERE
15 novembre : le beaujolais nouveau est arrivé ainsi qu'une lettre catastrophique pour Lorenzo... La nuit sera apocalyptique.
« 20 heures 33
Je suis assis sur un banc, dans un parc étriqué, à côté du canal. Le temps a dû sauter quelques marches...
Aucun souvenir depuis ce bistrot pouilleux.
Or je n'ai bu que deux verres depuis... depuis le séisme. Le couperet. L'échafaud.
Donc mort. Point.
Non, malheureusement. Puisque j'ai froid. Et encore soif.
Me réchauffer, d'abord. Et je me redresse, mon corps m'obéit à la seconde comme un brave chien, tête altière, souplesse, élégance, et je défile.
Sur un podium. Dans la lumière des projos. Les applaudissements crépitent. Je suis prince dans mes atours.
À Milan, Paris, Berlin, Londres, Madrid. »
(Bruxelles, Lamiroy, 2019 ; nouvelle)
BATTEMENTS DE CORPS
Zoé et ses parents sont arrivés dans un chalet de vacances. Elle a remarqué qu’une des vitres de la porte d’entrée était remplacée par un plastique.
"Je monte les escaliers en bois sur la pointe des pieds. Puis je me fige : le bout de plastique a disparu. Frissons.
Non. Il gît à terre, à l’intérieur. Il s’est donc passé quelque chose. Puisque le sparadrap et les bouts de papier collant ont été arrachés. Je suis transformée en statue de pierre. Sauf que, du côté cardiaque, ça bat follement."
(Bruxelles, Lamiroy, 2020 ; nouvelle)
Zoé et ses parents sont arrivés dans un chalet de vacances. Elle a remarqué qu’une des vitres de la porte d’entrée était remplacée par un plastique.
"Je monte les escaliers en bois sur la pointe des pieds. Puis je me fige : le bout de plastique a disparu. Frissons.
Non. Il gît à terre, à l’intérieur. Il s’est donc passé quelque chose. Puisque le sparadrap et les bouts de papier collant ont été arrachés. Je suis transformée en statue de pierre. Sauf que, du côté cardiaque, ça bat follement."
(Bruxelles, Lamiroy, 2020 ; nouvelle)